samedi 10 juillet 2010

Passerelles (27)

Lyon Croix-Rousse, 5 décembre 2007

Lyon Vaise, 10 juillet 2010

vendredi 9 juillet 2010

Passerelles (26)

Lyon, 27 mai 2010

Peut-être est-ce parce que l'École des Beaux-Arts était à deux pas que le mur graffité au bout de la rue Neyret fait penser à un Cy Twombly ?

jeudi 8 juillet 2010

Photos que l'on aurait pu prendre (12)

Prendre le métro m'offre des sentiments contradictoires. Je ne demande rien à la réalité, mais la réalité s'impose à moi en offrant à mon regard ses propres démultiplications. Et le métro, qui les exacerbe, m'en tient captif.
La fille à côté de moi est bras nus et je remarque au creux de son coude un sparadrap fixant une boule de coton. Elle vient sûrement de se faire faire une prise de sang, rendez-vous à jeun avant d'aller au boulot, pas de petit-déjeuner, peut-être un croissant en sortant du labo. Plus tard, elle retirera le sparadrap qui soulèvera la peau si le mouvement est précautionneux, puis un coup sec et ne restera qu'un point rose un peu plus foncé.
La fille à côté de moi, avec son sparadrap au creux du coude, n'est qu'un exemple. J'aurais pu tout aussi bien parler de cette vieille dame un peu voûtée à qui plusieurs offrent leur place assise, madame, madame, asseyez-vous, mais non ce n'est pas la peine je descends à cet arrêt. Et elle reste debout dans la travée, je vois ses cheveux blancs par au-dessus lorsqu'elle passe devant moi, elle sort à petits pas, les portes se referment.
Ou encore de ces petits signes qui brouillent l'idée qu'on se fait des gens en les voyant trop vite. Le diamant minuscule que je remarque, lorsqu'elle se retourne, sur l'aile du nez d'une fille au regard très doux. Le tatouage qui apparaît au bas du dos de cette quadragénaire à l'allure si classique — chignon, chemisier et pull-over — lorsqu'elle se penche pour fouiller le sac entre ses pieds.
Où que se pose mon regard, quelque chose l'accroche, parfois l'accapare. À trop se laisser prendre, tout mérite attention, à tout instant. Pas une seconde sans qu'une photographie potentielle ne se donne à voir. Sans parler de la vie qui va et dont la seule permanence est l'évidence de son propre changement, la matérialité même du monde décline des horizons inépuisables.
Lorsque je prends le métro, mon regard s'y perd. J'imprime mentalement un flux continu d'images qui n'existeront jamais comme preuve arrêtée d'une perception pourtant bien réelle, et je me demande où pourrait se situer la singularité de l'une ou l'autre de ces images. Petit à petit, la frontière se brouille pour moi entre ce qui mériterait d'y porter intérêt et un tout-venant qui serait à ignorer.
Quel sens à enregistrer, recopier et dupliquer la totalité du monde ?

lundi 5 juillet 2010

Dans la ville assoupie



Digne les Bains, 26 juin 2010